Début juillet 2019, dans le cadre du Semestre européen, les recommandations suivantes ont été adressées par le Conseil de l’UE à la Belgique pour la période 2019-2020. La Belgique se doit de s’attacher
« 1. à veiller à ce que le taux de croissance nominale des dépenses publiques primaires nettes ne dépasse pas 1,6 % en 2020, ce qui correspond à un ajustement structurel annuel de 0,6 % du PIB; à utiliser les recettes exceptionnelles pour accélérer la réduction du ratio de la dette publique; à poursuivre les réformes visant à garantir la viabilité budgétaire des systèmes de soins de longue durée et des pensions, notamment en limitant les possibilités de sortie précoce du marché du travail; à améliorer la composition et l'efficacité des dépenses publiques, notamment en procédant à des revues de dépenses, ainsi que la coordination des politiques budgétaires à tous les niveaux de pouvoir afin de libérer des marges pour les investissements publics;
2. à supprimer les freins à l'emploi et à renforcer l'efficacité des politiques actives du marché du travail, en particulier pour les personnes peu qualifiées, les travailleurs âgés et les personnes issues de l'immigration; à améliorer les performances et l'inclusivité des systèmes d'éducation et de formation et à remédier à l'inadéquation des compétences;
3. à axer la politique économique liée aux investissements sur les transports durables, y compris l'amélioration de l'infrastructure ferroviaire, sur la transition énergétique et vers une économie à faible intensité de carbone, ainsi que sur la recherche et l'innovation, en particulier dans le domaine de la numérisation, en tenant compte des disparités régionales; à s'attaquer aux problèmes croissants de mobilité en renforçant les mesures incitatives et en supprimant les entraves à l'augmentation de l'offre et de la demande de transports collectifs et à faibles émissions;
4. à réduire la charge administrative et réglementaire afin de favoriser l'esprit d'entreprise et de supprimer les obstacles à la concurrence dans le secteur des services, en particulier les télécommunications, le commerce de détail et les services professionnels. »
Ces recommandations font suite à la présentation par la Commission des propositions de recommandations en mai 2019, basées sur l’analyse détaillée de la Commission des plans nationaux de réforme et des programmes de stabilité des Etats membres. Ces recommandations ont été discutées, et le cas échéant modifiées, dans divers comités et formations du Conseil avant d’être soumises pour approbation au Conseil européen de juin 2019.
Le Semestre européen vise une meilleure coordination des politiques économiques et budgétaires. En 2019, cette procédure a connu son neuvième exercice. Le Conseil européen de printemps a fixé les priorités et a souligné la nécessité, comme depuis 2014, de s'attacher en priorité aux efforts pour soutenir la croissance tout en assurant un assainissement budgétaire axé sur la croissance. Ces priorités ont été prises en compte dans les programmes nationaux de réforme des Etats membres, ainsi que dans leurs programmes de stabilité ou de convergence, qui sont présentés chaque année au mois d'avril.
Le Conseil central de l’économie (CCE) et le Conseil national du travail (CNT) ont apporté leurs contributions, sous forme d’avis, au Programme national de réforme 2019.
Depuis 2013, le Semestre européen se prolonge formellement également au deuxième semestre pour les Etats membres de la zone euro (règlements « Two pack »). Ces derniers renforcent davantage la surveillance et la transparence budgétaire par rapport au Pacte de stabilité et de croissance et aux quatre règlements déjà compris dans le paquet législatif voté en 2011 (« Six pack »). Ces deux règlements introduisent notamment un calendrier budgétaire commun. Chaque Etat membre doit annuellement soumettre pour le 15 octobre au plus tard son Projet de plan budgétaire pour l’année suivante, dont les éventuelles mesures prises par le gouvernement pour mettre en œuvre les recommandations attribuées au cours du semestre européen. La Commission va évaluer au cours du prochain Semestre européen (2020) de quelle manière la Belgique aura mis en œuvre ces recommandations. Il est cependant important de souligner qu’il s’agit ici de recommandations, et de mises en garde, de la Commission européenne qui ont été adoptées par le Conseil et qui sont présentées au gouvernement, ce dernier gardant la main, avec le Parlement, sur la mise en œuvre des recommandations ci-dessus.